Stop huile de palme

Cela fait des années que les plantations de palmistes s’étendent à une vitesse vertigineuse. Depuis la disparition de Bruno Manser (Qui était Bruno Manser?), la superficie des monocultures de palmiers à huile a triplé, dans l’État malais du Sarawak (Où est Sarawak?).

Avec l’Indonésie, la Malaisie est le plus grand producteur d’huile de palme du monde. Pour assurer sa production annuelle de 20 millions de tonnes d’huile de palme, la Malaisie détruit des surfaces de forêts dépassant la superficie de la Suisse. Non seulement les plantations de palmistes détruisent les forêts pluviales, mais elles retirent aux populations locales dans de nombreux cas leur base existentielle et leur droit à disposer de leurs terres. Dans le seul État du Sarawak, quelque 80 cas de plaintes territoriales sont pendants, dans lesquelles la population locale a requis une procédure contre les entreprises de plantations malaisiennes envahissantes. Malgré tout, la Suisse se procure son huile de palme principalement de Malaisie.

Au cours des 6 dernières années, les importations suisses d’huile de palme de Malaisie ont presque quadruplé. Parallèlement, les États de l’Association européenne de libre-échange AELE (Qu’est-ce que l’AELE?), sous la houlette de la Suisse, ont entamé des négociations sur un accord de libre-échange avec la Malaisie. L’accord est à deux doigts d’aboutir: en mars 2016, l’AELE et la Malaisie se sont rencontrées pour la sixième fois déjà. De notre point de vue, un accord avec la Malaisie constituerait une erreur: ce pays n’a ratifié ni les principaux pactes ONU sur les droits de l’homme, ni les accords centraux de l’Organisation internationale du travail (OIT). Le récent scandale de corruption autour du Premier ministre Najik Razak, de même que l’arrestation du leader d’opposition Anwar Ibrahim, montre que la Malaisie est loin d’être un État de droit.

Le point sensible de l’accord visé est l’huile de palme: une ratification entraînerait une suppression totale des droits de douane afférents, ce qui réduirait de moitié le prix cette huile nuisible. Pour la Malaisie, cela produirait une incitation supplémentaire à défricher encore davantage des précieuses forêts tropicales humides!

C'est pourquoi, la pétition du Bruno Manser fonds réclame l’exclusion de l’huile de palme de l’accord de libre-échange visé avec la Malaisie. Par ailleurs, la pétition réclame le respect des standards internationaux dans les accords de libre-échange. Un accord de libre-échange ne devrait pouvoir être conclu qu’à partir du moment où la Malaisie aura signé les pactes sur les droits de l’homme de l’ONU et reconnu les normes de travail centrales de l’Organisation internationale du travail (OIT) réclamés par le Parlement suisse.

Vous trouverez de plus amples informations dans le dossier adressé aux parlementaires et réalisé par le Bruno Manser Fonds ainsi que d'autres acteurs.